Crédits de la Mission « Santé » pour 2011

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Assemblée nationale


XIIIe législature


Session ordinaire de 2010-2011



Compte rendu 
intégral

Première séance du mardi 2 novembre 2010

Projet de loi de finances pour 2011 Seconde partie

Santé

M. Michel Hunault. Madame la ministre, je souhaiterais vous poser une question générale sur l’importance de la présence des médecins en milieu rural. Je sais que vous avez longtemps mis l’accent sur cette question, que vous connaissez bien et qui est l’une de vos principales préoccupations.

Sous l’impulsion de l’État, un certain nombre de collectivités territoriales se sont lancées, en relation avec des associations de patients et l’ordre des médecins, dans une démarche volontariste, afin de créer des maisons médicales en milieu rural. Celles-ci permettent d’offrir un accès aux soins aux populations qui en ont le plus besoin, dans des régions où les médecins partant à la retraite n’ont malheureusement pas de successeur.

Ma question est simple : quelles sont les impulsions que vous entendez donner, dans les mois qui viennent, à la création de ces maisons médicales – dont je rappelle qu’elles répondent à l’un des objectifs de la loi « HPST » –, afin d’assurer l’égalité dans l’accès aux soins aux populations en milieu rural ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre.

Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. Monsieur Hunault, il s’agit d’une question extrêmement importante. La démographie médicale est en effet au cœur des préoccupations d’un certain nombre d’élus locaux, même si, contrairement à une idée reçue, notre pays est certainement l’un de ceux où la structuration de l’offre de soins sur le territoire est la plus harmonieuse. Loin de moi l’idée de nier les difficultés, mais, actuellement, la médecine générale est certainement le service au public le mieux réparti sur le territoire, en raison des politiques qui sont menées et du fait que la démographie médicale est moins en péril que dans d’autres pays européens.

Néanmoins, nous paierons, dans les années à venir, le numerus clausus calamiteux décidé au début des années 1990, lorsque l’on pensait que l’on pourrait résoudre le problème des dérives de l’assurance maladie en menant des politiques malthusiennes. On voit ce qu’il en est : nous rencontrons un véritable problème d’offre de soins sans avoir pour autant maîtrisé les dépenses d’assurance maladie.

Nous nous sommes donc lancés dans une politique extrêmement ambitieuse, en partant des observations des professionnels de santé eux-mêmes, notamment de la volonté des jeunes médecins d’avoir d’autres modes d’exercice. Ceux-ci aspirent notamment à un exercice en groupe et, surtout, pluridisciplinaire, car ils souhaitent pouvoir avoir des échanges sur des pratiques de plus en plus complexes, prendre en charge de nouvelles modalités d’exercice, notamment la prévention et l’éducation thérapeutique, et bénéficier d’une meilleure qualité de vie.

Nous avons donc mené une politique active de soutien à cet exercice pluridisciplinaire en maison de santé, que ce soutien soit financier ou méthodologique. Je voudrais en effet que, au sein de chaque agence régionale de santé, une petite équipe soit capable d’appuyer les projets car, lorsqu’on les interroge, les porteurs de projet répondent que c’est ce soutien méthodologique qui leur manque le plus.

Vous avez évoqué l’implication des élus dans ce domaine. Ces derniers, je le rappelle, doivent agir en appui, et seulement ainsi. Un projet de maison médicale n’est jamais porté par des élus, mais par des professionnels de santé.